Les réactions  par rapport à la tour Eiffel à la fin du XIXème siècle

 

        Nombreuses furent les réactions déclenchées                            

    par cette tour d’acier, tant négatives que positives.

         

        Elle fut le sujet de nombreuses critiques, mais elle

   fût aussi le sujet de nombreux éloges.

 Ces désaccords formèrent deux clans   parmi les contemporains.

 

I - Les détracteurs

                     La Tour Eiffel est critiquée par de nombreux individus. Indignés par cette construction, les amateurs d’art la regardent comme un monstre déparant toute  la beauté de Paris ; ils la jugent inutile et ridiculement arrogante par sa taille ; ils la comparent tantôt à la Tour de Babel, tantôt à une usine. Ils considèrent qu’elle sera le déshonneur de Paris !

         Certaines personnes issues de toute classe sont terrorisées par cette immense tour. Elles craignent qu’elle ne soit pas fiable, d’autant plus que des ingénieurs avouent n’avoir aucune confiance en cette réalisation. D’autres affirment tout bonnement qu’elle s’effondrera tôt ou tard.

            Mais ce qui frappe le plus les contemporains c’est le rejet d’artistes reconnus. Parmi les contestataires, le plus célèbre est certainement M. Huysmans qui publie des articles virulents à l’encontre de la Tour Eiffel. Nous pouvons également citer Maupassant qui, du haut de la Tour Eiffel, s’exclame :

                                  

"La tour Eiffel ?

                           C’est le seul endroit où je ne la vois pas !”

II - Les partisans

          La Tour Eiffel n’a pas fait que l’objet de critiques, elle attire aussi de nombreux regards admiratifs. Des personnes issues de toute catégorie sociale la soutiennent avec conviction. Elles voient en cette tour immense une véritable merveille, un chef d’œuvre, l’avenir, la modernité, la “fierté” de la France! Un grand poète français, Théodore de Banville, chante la gloire de la Tour en ces termes :

“Tour Eiffel, grandis, monte encore

Dans la lumière et dans l’Aurore,

Dans les éthers silencieux.

Née entre les pieds noirs d’Hécate,

Monte, grande fleur délicate,

Mets ton front dans les sombres cieux.

 

 

 

 

Car un génie au cœur de flamme

Fouille la terre jusqu’aux portes de l'enfer,

Et pour préparer à la France

Le nid joyeux de l’espérance,

Le tresse avec des brins de fer.

 

 

 

 

 

 

Tour, grand lys fleuri dans l’espace,

Colosse de force et de grâce !

Epouvantant le doute amer,

Les certitudes et l’extase

Reviendront caresser ta base,

Comme les vagues d’une mer.

 

 

 

Et malgré le vent, qui s’effare,

Ton veilleur auprès de son phare,

A l’heure divine où le bruit

S’éteint dans la nature fée,

Entendra la Lyre d’Orphée

Guider les astres, dans la nuit.

 

          L’ ingénieur français, le créateur de cet édifice, Gustave Eiffel, est considéré comme un génie, et même comme un titan. Certaines personnes le placent au  même rang que Bonaparte, d’autres la regardent comme le “ Dieu des arts ” c’est le cas de la poétesse Julia Beaumont :

“Le Dieu des arts, de l’espérance,

T’inspira : notre belle France

  Fièvre de t’avoir pour enfant

  Te dit : - Eiffel, sois triomphant,

  Ton chef d’œuvre superbe, immense,

  Dépeint l’audace et la science :

  Les peuples viendront tour à tour

  Acclamer Eiffel et la tour ! ”.

 

De grands noms ainsi que des personnes plus modestes ont prêté leur plume afin de lui rendre hommage . Tous chantent les louanges de Gustave Eiffel .

                                              

 “Eiffel

 Tous mes siècles verront briller sous le soleil

 Ton monument de fer, à nul autre pareil ;

 Les générations, avec reconnaissance,

 Uniront ton grand nom à celui de la France

 C’est un beau souvenir pour la prospérité ;

 Car ce nom a conquis son immortalité”

(Ce poème fut écrit par l’adjoint au maire de Luxeuil , Monsieur Odeph.)

 

        Il y aura toujours des avis partagés en ce qui concerne la Tour Eiffel. D’aucuns s’écrieront avec François Coppée, grand écrivain français :

 

 “J’ai visité la Tour énorme

                        Le mât de fer aux durs agrès

                                                Inachevé, confus, difforme

                                                                        Le monstre est hideux vu de près 

 

Et d’autres claironneront avec Théodore de Banville :

           

                                              “Tour, grand lys fleuri dans l’espace,

Colosse de force et de grâce. ”